Le soir de vérité
Alors que la salle des premières rangées au balcon s'est remplie, les portes du Majestic ce
sont refermées.
Impassibles, deux hôtesses revêtues de pagne resteront figées devant l'entrée. Pendant
cinquante-deux minutes, elles ne verront pas les images, pourtant comme deux témoins
lointains, elles entendront les rires, les applaudissements, les onomatopées spontanées
lancées par le public.
La scène se joue à l'intérieur, en huit-clos cette fois-ci. Derrière ces portes, producteurs,
assistants, distributeurs, publicitaires, journalistes, incrustés épars dans la salle, devenant
de simples spectateurs à leur tour, guettent les réactions du public.
Car c'est ici le premier test, le soir de vérité, le soir où les rires ne peuvent être dissimulés,
le soir où l'émotion ne peut être contenue, le soir où dans ce grand écrin noir, la foule
jugera sans retenue.